« L’ours nous met hors de nos montagnes »
Franck Watts, en charge du dossier ours à la Fédération nationale ovine est ressorti très déçu de la réunion du Comité ours à la préfecture de l’Ariège, le 7 mai 2025.
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Franck Watts représentant de la Fédération départementale ovine de l’Ariège est sorti désabusé de la réunion « ours » qui se déroulait à la préfecture de l’Ariège, le 7 mai 2025, à quelques jours de la montée en estive des troupeaux. « Il n’y a jamais de concertation », déclare-t-il. Notre présence ne sert qu’à légitimer les décisions qui sont prises en haut lieu. La tendance actuelle c’est un désengagement des services de l’État à tous les niveaux et surtout au niveau financier. Le préfet référent ours n’est même pas venu à la réunion.
Si les crédits liés à la gestion de la protection augmentent chaque année, ils ne parviennent pas à couvrir les besoins qui progressent de manière exponentielle. « Nous n’arrivons pas à suivre, regrette-t-il. Chaque saison s’annonce plus difficile que la précédente. »
Un cercle vicieux
La population en augmentation est estimée à 104 ours. « Et nous avons de moins en moins les moyens de faire face », appuie le responsable syndical. Résultat, des exploitants prennent leur retraite et ne sont pas remplacés. Des quartiers de la montagne ne sont plus exploités à la suite d’analyses de vulnérabilité qui concluent que ce sont des zones non protégeables.
« Un cercle vicieux est en train de se mettre en place, remarque-t-il. Nous sommes contraints de réduire les effectifs de brebis en estive pour que le travail des bergers soit possible. Et nous avons de moins en moins d’espace disponible puisque nous devons écarter les quartiers difficiles. Nous sommes en train de nous faire mettre dehors de la montagne. »
Les attaques d’Ustou inquiètent
En ce début de printemps et lors de la réunion, les inquiétudes sont venues des habitants de la commune d’Ustou et de ses alentours à la suite d’une attaque à 50 mètres des habitations. « Il y a un groupe de travail censé plancher sur le protocole de gestion d’ours à problèmes », explique Franck Watts. Pour l’instant cette notion reste floue, car à Ustou par exemple, les agents ont souligné que l’attaque avait eu lieu la nuit. Reste ensuite à définir les contours d’une gestion spécifique si l’individu à problème était capturé par exemple.
Pour l’instant, les habitants et les éleveurs souhaitent que l’auteur de cette attaque soit rapidement identifié. « En Slovénie, cela prend 48 heures, alors qu’en France, il n’est pas exclu que cela prenne plusieurs mois », souligne le représentant syndical.
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